Test du "Telescop Drive Master"
31/08/2009

 

Cette page web à pour but de vous faire découvrir le boitier Telescope Drive Master, ce produit est décrit comme un tueur d'erreur périodique des montures équatoriales.

Son principe est de mettre un codeur de haute précision directement attaché à l'axe de rotation de la monture, cela permettra à l'électronique de scruter plusieurs fois par seconde les dérives engendrées par le système roue dentée - vis sans fin. Cette dérive sera ensuite automatiquement corrigée grâce au port d'autoguidage.

Pour plus de détail et d'information sur ce produit, je vous recommande d'aller directement sur le site du concepteur. Le revendeur en revanche est désormais la société Meade Allemagne.

Quelle monture peut en bénéficier ?

Pour pouvoir faire fonctionner ce boitier magique, il vous faudra donc une monture que l'on puisse guider grâce au port ST4/LX200, mais surtout pouvoir avoir accès directement à l'axe de rotation.
D'ore et déjà plusieurs montures bien connues tel que Losmandy G-11, EQ-6 etc... peuvent bénéficier de ce système grâce à l'ajout d'une petite mécanique adaptée.

La mise en route

N'ayant hélas pas accès directement à l'axe de rotation de ma monture, j'ai donc due la faire modifier avant de pouvoir tester ce matériel.

 
Monture VMA150 modifiée pour pouvoir avoir accès directement à l'axe de rotation principale.

Une fois ceci fait, l'installation reste très simple:

- Installation du capteur sur l'axe de rotation.
- Branchement de celui-ci sur le boitier TDM.
- Mettre le câble d'autoguidage entre le boitier TDM et l'électronique de contrôle de la monture.

Il ne reste donc plus qu'à mettre le courant pour que s'effectue en quelques secondes le calibrage de l'électronique comme le montre la vidéo ci-dessous:

La vidéo suivante montre le boitier TDM qui corrige désormais automatiquement les dérives de la mécanique grâce au port d'autoguidage afin d'avoir une vitesse de suivi parfaite par rapport à la vitesse sidérale.

Mesure de l'erreur périodique

Le boitier TDM possède un port USART qui permet de récupérer les informations de positionnement en arcsec du capteur par le biais du port COM du PC. Il est donc aisé de mesurer l'erreur périodique si l'on ne branche pas le câble d'autoguidage et ceci sans que l'on ait besoin d'une étoile de référence, éliminant ainsi les soucis de mise en station, de seeing ou tout simplement de météo.

N'étant plus tributaire d'une étoile, on peut désormais mesurer l'erreur de suivi pendant plusieurs heures ce qui peut réserver des surprises et compliquer singulièrement l'interprétation (peut être liée à un problème d'excentricité, de taille ou voilage de la roue dentée).


Variation de l'erreur périodique de la monture sur 5h00.

Efficacité du système


 Test du TDM pendant plus de 40 minutes sur la monture VMA150

Lorsque l'autoguidage calculé par le TDM est enclenché, le résultat est impressionnant: le système semble éliminer purement et simplement toute erreur de suivi (qu'il soit périodique ou non) par rapport à la vitesse sidérale. On a l'impression de se retrouver devant une monture parfaite, le résultat sur le ciel devrait donc être spectaculaire.

La réalité sur le terrain


Première lumière avec le système enclenché, pose de 300 secondes au zénith.

La performance semble être modeste au vu de la résolution du pixel sur le ciel (3.45" le pixel), néanmoins sans ce système et sans PEC ou autoguidage enclenché, les étoiles ne seraient en aucun cas parfaitement ronde comme ici mais bien allongées au minimum d'un facteur 3-4 dans les sens de l'ascension droite (ici droite-gauche).

Après plusieurs mois d'utilisation, voila mes impressions:

La qualité de suivi est clairement devenue du haut de gamme et ceci même si au départ la monture avait un suivi chaotique. Du coup les autres petits défauts apparaissent:

- La mise en station doit être la plus parfaite possible (à noter que le fait de ne plus avoir une erreur de suivi permet aussi de simplifier sa mise en œuvre) sinon gare aux dérives.

- Il faut faire attention aux diverses flexions, pour moi c'est essentiellement lié à un problème de trépied trop faible au vu de la masse de ma monture (15Kg de tube optique, 30Kg de monture le tout sur un trépied de LX200), pour d'autre ca sera l'optique qui bouge (attention aux Schmitt-Cassegrain par exemple).

- La position de l'objet rentre aussi en jeu: en effet si la vitesse de la monture est parfaite, sur le ciel hélas la vitesse bouge en fonction de la hauteur de l'objet: c'est ce que l'on appel la vitesse de King. Il est donc important d'imager l'objet le plus prêt possible du zénith.

En conclusion

Le système est vraiment bluffant même sur une monture ayant un suivi originel non périodique. Cependant il ne fera évidemment pas des miracles si vous avez des soucis de flexion du tube optique par exemple.
Un point limitatif reste que la vitesse de suivi est la vitesse sidérale, or si l'on souhaite imager un objet assez bas sur l'horizon, si l'on possède une longue focale, ou encore si la pose dure plusieurs dizaines de minutes (cas typique pour des prises de vue en Halpha par exemple) la différence entre un suivi sidéral et King risque d'être trop importante et donc le suivi de mauvaise qualité. Dans ce cas il sera nécessaire de prévoir tout de même un autoguidage, l'intérêt alors de ce cas sera de pouvoir guider sans problème sur une étoile de référence initialement très faible en posant 30 secondes voir plus.